Les aspects « politiques » du design graphique

Aujourd’hui, de plus en plus de designers se font la fierté d’obtenir le Label Observateur du Design 2014 pour des projets d’identité visuelle de l’Observatoire de la Biodiversité en Rhône-Alpes. En dépit de cette fierté d’acquérir ce label et d’être cité dans une grande exposition à la Cité des Sciences sur le Design, le corps de métier du design ne peut s’empêcher d’exprimer leur frustration pour manifester une grande affliction à propos du manque de représentation du design interactif, du design graphique et tant d’autres formes de design. Une manifestation qui se veut être le porte-voix du Design en France.

Les designers graphiques en France

Selon les maigres statistiques qui viennent évaluer la population des designers, il existe en France près de 30 000 designers toutes disciplines confondues, d’après le rapport complet économie du design. Selon ces études, le design graphique représente 16 % des effectifs, près de 16 % pour le design d’espace et près de 26 % pour le design produit. Ce qui fait que les 16 % représenteraient le nombre de designers graphique en France, soit près de 4800 graphistes. Une autre source indiquerait près de 18 367 graphistes inscrits à la Maison des Artistes, en 2012. Il est donc remarqué que les designers graphiques sont difficiles à identifier.

Hiérarchie des mots

Il faut souligner qu’en France, les activités créatives sont moins considérées. Plusieurs personnes sont du même avis que la France n’est pas porteuse d’une « pensée design » culturellement parlant et que le pays présente une tendance pour les filières d’ingénieurs à celles de designers. Le terme « Design » présente une signification culturelle dans la vie quotidienne. Il signifie « design produit » ou la conception d’objets produit industriellement, par défaut. En dehors de ce champ d’activité, le mot design doit être accoutré d’un qualificatif pour être plus précis. C’est pourquoi il existe une importance hiérarchique. Enfin, il existe le « Design » et le « design de… ».

Politique du design en France

Au fait, il faut souligner que le projet de Centre national du design imprégné par le gouvernement précédent est mort. Apparemment, l’APCI avait beaucoup à gagner pour ce projet. Une identité visuelle a même été préfigurée avec le studio Cheval Vert pour ce projet. En dépit de cela, il est indispensable d’avoir un lieu destiné au Design en France. Sans ces lieux dédiés au Design, il est impossible d’avoir une réelle connaissance sur ses formes multiples, de son rôle économique, environnemental et social, mais également de son histoire. Les écoles de design et d’art graphique constituent également un moyen de connaitre et d’apprendre sur cette filière comme le Design avec l’ipesaa.

Le code des marchés publics

Dans le cas où l’appel d’offres constitue un outil essentiel pour assurer l’accès à la commande publique, il concourt également au respect de l’intégrité, en théorie, assure un meilleur rapport qualité/prix. Mais la réalité n’est pas toujours telle qu’elle. Le décret du 9 décembre 2011 a modifié le seuil en deçà duquel tout acheteur public peut déchoir aux obligations de mise en concurrence et de publicité. Il est donc passé de 4000 € à 15 000 €. Seulement, après 3 ans, la situation reste inchangée. Les institutions publiques fonctionnent avec le seuil de 4000 €. Il faut ainsi attendre l’application réelle du seuil de 15 000 € pour donner un espace d’expression au designer graphique.

La filière design graphique présente quelques contraintes et est mal connu du public. Pourtant, il existe bien différents domaines où le design graphique joue un rôle majeur, ne serait-ce que dans une école de cinéma à Nantes, comme sur Cinecreatis.net. Une volonté politique est, sans doute, une issue pour la filière Design graphique.